Alors que le sommet du G7 au Canada s’apprête à réunir les plus grandes puissances économiques du monde à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin 2025, une annonce fait déjà grand bruit : le Premier ministre canadien a officiellement invité la nouvelle présidente du Mexique à y participer. Une décision qui, bien qu’inhabituelle, s’inscrit dans une stratégie diplomatique précise. Pourquoi cette invitation ? Quel message Ottawa souhaite-t-il envoyer à la communauté internationale ? Et que pourrait en tirer le Mexique ? Décryptage.

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Une première historique : l’Amérique du Nord à l’unisson ?

Si les invitations à des pays extérieurs au G7 ne sont pas inédites, la présence du Mexique — représenté pour la première fois par une présidente nouvellement élue — marque un tournant. Le Canada, hôte du sommet du G7 au Canada, mise sur une coopération régionale renforcée. En intégrant le Mexique, partenaire du Canada au sein de l’ACEUM (ex-ALENA), Ottawa veut illustrer l’importance croissante de l’axe nord-américain face aux défis globaux :

• Lutte contre le changement climatique à l’échelle continentale

• Gestion coordonnée des migrations et des frontières

• Réponses économiques face à la montée du protectionnisme

Il s’agit également d’une main tendue symbolique à l’Amérique latine, souvent laissée en marge des discussions du G7. Un geste salué par certains observateurs mais critiqué par d'autres qui y voient une manœuvre politique intérieure canadienne.

Un sommet placé sous le signe de la transition numérique et de la paix mondiale

L’édition 2025 du sommet du G7 au Canada s’annonce cruciale à plus d’un titre. Sur la table des discussions :

• La régulation de l’intelligence artificielle, dans un contexte de développement fulgurant des technologies génératives

• Les tensions géopolitiques, notamment en Europe de l’Est et en Asie-Pacifique

• La croissance inclusive, avec un accent mis sur la réduction des inégalités économiques

La transition énergétique sera aussi au cœur des débats. Le Canada espère pousser ses homologues à accélérer l’abandon des énergies fossiles, un chantier qui le concerne directement, surtout en Alberta, province encore très dépendante du pétrole.

Dans ce contexte, la présence de la présidente mexicaine pourrait élargir les perspectives, notamment en matière de coopération énergétique verte, le Mexique disposant d’un fort potentiel solaire et géothermique encore sous-exploité.

Un message politique fort à quelques mois d’échéances électorales

Derrière cette invitation stratégique se cache aussi une lecture politique interne. Justin Trudeau, fragilisé dans les sondages, pourrait utiliser le sommet du G7 au Canada pour redorer son image à l’international. Montrer un leadership inclusif, ouvert à l’Amérique latine et soucieux des grandes transformations mondiales, permettrait de réaffirmer sa stature sur la scène diplomatique.

De son côté, la présidente du Mexique, tout juste élue, pourra asseoir sa légitimité internationale dès le début de son mandat, et présenter son pays comme un acteur global, pas uniquement régional. Elle pourrait notamment plaider pour un nouveau partenariat G7-Mexique axé sur :

• Le commerce équitable

• La justice climatique

• Le partage technologique

 

Conclusion

L’invitation de la présidente mexicaine au sommet du G7 au Canada est bien plus qu’un geste symbolique : c’est une tentative audacieuse de redéfinir les contours de la gouvernance mondiale, en l’ouvrant à de nouveaux acteurs stratégiques. À Kananaskis, au cœur des Rocheuses canadiennes, se jouera peut-être un nouvel équilibre diplomatique, entre inclusion géographique, urgence climatique et volonté politique.