Dans une décision inédite rendue jeudi 26 juin, le Conseil de l’Union européenne a officiellement inscrit Nathalie Yamb sur sa liste des personnes désignées comme impliquées dans des « menaces hybrides » orchestrées par la Russie. En conséquence, Nathalie Yamb ne peut plus accéder à l’espace Schengen, et ses avoirs dans l’Union sont gelés.
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Pourquoi cette sanction ?
Selon le Journal officiel de l’Union européenne, Nathalie Yamb est sanctionnée pour avoir soutenu des actions ou politiques du gouvernement russe visant à :
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Déstabiliser la démocratie et la sécurité de l’UE via la manipulation de l’information ;
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Employer un langage en accord avec celui de Moscou ;
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Attaquer l’influence française et occidentale en Afrique depuis le sommet Russie–Afrique de 2019 à Sotchi.
L’Union précise qu’elle agit contre des activités de désinformation pro-russe, jugées graves, orchestrées par Nathalie Yamb, personnalité influente sur les réseaux sociaux, où elle rassemble plus d’un million d’abonnés.
Portrait d’une militante controversée
Nathalie Yamb, née en Suisse de parents camerounais, est une figure panafricaine et anti-française bien connue. Formée en sciences politiques et communication en Allemagne, elle a œuvré à la mairie d'Azaguié (Côte d’Ivoire) avant de s’illustrer comme influenceuse et activiste politique.
Depuis 2020, Nathalie Yamb adopte une posture prorusse assumée : soutien au groupe Wagner et à Vladimir Poutine, dénonciations de la démocratie occidentale, défense d’un modèle alternatif africain. Elle avait déjà fait l’objet d’une interdiction d’entrée en France en 2022 pour ses positions politiques jugées extrêmes.
Conséquences et réactions attendues
Les sanctions prises par l’UE incluent :
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L’interdiction d’entrée et de transit sur le territoire européen ;
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Le gel de tous ses actifs détenus dans l’Union.
Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large de l’UE contre la guerre hybride menée par la Russie, incluant la désinformation, la cyberguerre et l’ingérence politique.
La décision marque aussi une escalade diplomatique : une voix africaine prorusse est écartée de la sphère européenne. En réaction, Nathalie Yamb a fermement dénoncé ces sanctions, les qualifiant d’acte de censure politique. Elle accuse l’Union européenne de nourrir un climat anti-africain et liberticide.
Une affaire au cœur des tensions géopolitiques
Avec cette mesure, l’UE envoie un message fort : toute campagne de déstabilisation pro-russe, même portée par une voix africaine, est désormais susceptible d’être sanctionnée.
Pour Nathalie Yamb, perçue comme proche des réseaux de Wagner et du Kremlin, il s’agit d’un revers diplomatique de taille. Pour l’Afrique, ce bannissement reflète aussi la polarisation croissante entre les sphères pro-occidentales et prorusses, et les obstacles rencontrés par les figures dissidentes dans le débat international.