Donald Trump a signé mercredi 4 juin 2025 un nouveau décret présidentiel interdisant l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de douze pays, une mesure qui entrera en vigueur lundi 9 juin. Cette décision marque le retour de la politique controversée du "Travel Ban" que le président américain avait déjà mise en place lors de son premier mandat.
Sept pays africains dans la ligne de mire

Parmi les douze nations visées par cette interdiction totale, sept sont situées sur le continent africain : le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l'Érythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan. Cette liste s'inscrit dans une stratégie plus large qui touche également l'Afghanistan, la Birmanie, Haïti, l'Iran et le Yémen.
La mesure s'étend au-delà de cette interdiction stricte. Sept autres pays feront l'objet de restrictions renforcées : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela, ce qui porte à onze le nombre total de pays africains concernés par ces nouvelles restrictions.
Une justification sécuritaire contestée
D'après la Maison-Blanche, cette interdiction d'accès au territoire américain a pour but de "protéger les États-Unis des terroristes étrangers et d'autres menaces à la sécurité nationale". Trump a notamment justifié cette décision en évoquant une récente attaque survenue dans le Colorado.

Cependant, cette argumentation soulève de nombreuses interrogations. La plupart des pays africains concernés traversent des crises politiques ou sécuritaires complexes, mais leur inclusion dans cette liste semble davantage relever d'une approche géopolitique globale que d'une analyse précise des risques terroristes.
Un impact disproportionné sur l'Afrique
L'analyse de cette nouvelle version du "Travel Ban" révèle une réalité frappante : sur les 22 pays que Trump veut "bannir", la moitié sont des pays africains. Cette proportion interpelle sur les critères de sélection et questionne les motivations réelles derrière ces restrictions.
Les conséquences de ces mesures dépassent largement le cadre sécuritaire invoqué. Elles affectent les échanges économiques, académiques et culturels entre l'Afrique et les États-Unis, compromettant les relations diplomatiques patiemment construites au fil des années.
Des réactions mitigées et des critiques acerbes
Cette décision a suscité de vives réactions dans la communauté internationale. La mesure a été dénoncée comme "raciste" par plusieurs observateurs, qui y voient une discrimination ciblée contre certaines populations et régions du monde.
Les pays africains concernés n'ont pas tardé à réagir, certains évoquant une approche unilatérale qui ne tient pas compte des efforts de coopération sécuritaire déjà en place. Cette situation risque de compromettre les partenariats stratégiques entre Washington et plusieurs capitales africaines.
Un précédent inquiétant pour les relations USA-Afrique
Ce nouveau "Travel Ban" intervient dans un contexte où les États-Unis tentent de renforcer leur influence sur le continent africain, face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie. L'exclusion de sept pays africains de l'accès au territoire américain semble contradictoire avec les objectifs affichés de partenariat et de coopération.
L'histoire retiendra que cette décision, prise sous couvert de sécurité nationale, a contribué à creuser le fossé entre l'Amérique et une partie significative du continent africain. Les conséquences de ces mesures se feront sentir bien au-delà des simples restrictions de voyage, affectant durablement les relations diplomatiques et économiques entre ces nations.
Un choix lourd de conséquences
Le retour du "Travel Ban" de Trump, avec sa forte composante africaine, marque un tournant dans la politique étrangère américaine. Si la sécurité nationale demeure une priorité légitime, les moyens choisis pour l'assurer soulèvent des questions fondamentales sur l'équité, la diplomatie et l'avenir des relations internationales.
Cette décision, qui prendra effet dès lundi, laisse présager une période de tensions accrues entre Washington et plusieurs capitales africaines, avec des répercussions qui dépasseront largement le cadre des simples restrictions de voyage.