Un fait divers stupéfiant secoue la communauté médicale britannique et interpelle l’opinion publique sur les limites de la tromperie. Neil Hopper, un chirurgien vasculaire réputé du sud-ouest de l’Angleterre, est aujourd’hui au cœur d’une affaire aux contours glaçants : il est accusé de s’être fait volontairement amputer de ses propres jambes afin d’arnaquer ses assurances et d’empocher une somme avoisinant les 500 000 euros. Ce scénario, digne d’un thriller, soulève des questions troublantes sur l’éthique, la santé mentale et les failles du système d’assurance.

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Le chirurgien accusé de s’être fait amputer : un scénario digne d’un film noir

L’affaire débute en 2019. Neil Hopper, alors chirurgien en poste au Royal Cornwall Hospitals NHS Trust, déclare avoir été victime d'une septicémie foudroyante qui l'aurait contraint à subir une double amputation des jambes. Très vite, il déclenche plusieurs polices d’assurance, affirmant avoir été pris de court par cette infection sévère qui lui aurait sauvé la vie de justesse mais coûté ses deux jambes. Son témoignage, émouvant et porté par sa notoriété, n’est à ce moment-là nullement remis en cause. Il explique même, dans certaines interviews locales, avoir remarché trois heures seulement après avoir reçu ses premières prothèses, une performance qui avait alors impressionné de nombreux patients et collègues.

Mais en coulisses, la police du Devon et des Cornouailles entame une enquête discrète. Pendant plus de deux ans, les autorités vont mettre à jour un stratagème glaçant : selon les investigations, Hopper ne serait pas une victime de la maladie, mais l’auteur volontaire de blessures auto-infligées, réalisées dans le but de provoquer une amputation et de pouvoir ainsi activer ses assurances personnelles.

 

The Eunuch Maker : une obsession troublante pour l’amputation

Un élément central de l’enquête repose sur les liens de Neil Hopper avec un site internet obscur baptisé "The Eunuch Maker", ou "le Faiseur d’Eunuques". Sur cette plateforme souterraine, les enquêteurs découvrent que Hopper aurait acheté à plusieurs reprises des vidéos montrant des amputations de membres, ce qui semble démontrer une obsession inquiétante pour ce type de mutilations.

Pire encore, le nom de Hopper apparaît dans des échanges compromettants avec Marius Gustavson, un homme aujourd’hui condamné pour avoir pratiqué des amputations illégales sur des tiers consentants. La police affirme que le chirurgien aurait incité Gustavson à passer à l’acte, en l’encourageant à "amputer des parties du corps de plusieurs personnes". Le lien entre les deux hommes révèle un pan bien plus sombre de la personnalité du chirurgien, au-delà d’une simple fraude à l’assurance.

 

Trois chefs d’inculpation et un procès très attendu

Le 17 juillet 2025, Neil Hopper a comparu devant le tribunal, inculpé de trois infractions graves, dont deux pour fraude par fausse déclaration, en lien direct avec ses demandes de remboursement d’assurance. La justice britannique devra désormais démêler un enchevêtrement de mensonges, de manipulations médicales et de comportements psychologiques extrêmes.

À travers cette affaire, le profil du "chirurgien accusé de s’être fait amputer" fascine autant qu’il dérange. Habitué à pratiquer ce type d'intervention sur des patients souffrant de pathologies graves, Neil Hopper aurait retourné son propre savoir-faire contre lui-même, non pas par désespoir médical, mais par appât du gain.

Le procès, qui pourrait durer plusieurs mois, soulève déjà des débats sur la responsabilité psychologique des médecins, la vérification des dossiers médicaux dans les assurances, et la capacité de certaines personnes à manipuler leur propre corps pour détourner des fonds. L’affaire pourrait aussi devenir un précédent juridique au Royaume-Uni, tant la situation est inédite.

Quoi qu’il advienne, cette affaire du chirurgien accusé de s’être fait amputer pour escroquer les assurances rappelle que la frontière entre la réalité et la fiction est parfois bien plus mince qu’on ne le croit — surtout lorsque des enjeux financiers, psychologiques et professionnels s’entremêlent dangereusement.