Depuis 2020, neuf coups d'État ont secoué l'Afrique. Neuf fois, des militaires en treillis ont pris le pouvoir en promettant de "restaurer la dignité nationale". Neuf fois, des populations sont descendues dans les rues pour applaudir les putschistes. Et à chaque fois, la communauté internationale hurle à la dérive autoritaire, suspend l'aide, impose des sanctions.
Mais voici la question que personne ne veut vraiment poser : et si le problème n'était pas seulement les coups d'État eux-mêmes, mais le système politique qui les engendre ?
Quand le même modèle produit les mêmes échecs pendant 60 ans. Quand des élections "démocratiques" engendrent systématiquement violence, fraude, contestation et frustration. Quand des présidents "démocratiquement élus" se comportent comme des monarques héréditaires. À quel moment admet-on que les coups d'État à répétition sont le symptôme, pas la maladie ?
L'Afrique a importé la démocratie libérale occidentale dans les années 1960. Constitution française par-ci, système parlementaire britannique par-là, séparation des pouvoirs à l'américaine. Le tout plaqué sur des sociétés profondément communautaires, ethniquement diversifiées, avec des traditions de gouvernance millénaires.
Résultat ? Un village Potemkine démocratique qui s'écroule à chaque élection.
Est-ce que l'Afrique doit repenser son système politique ? La question fait peur. Elle heurte les dogmes. Elle bouscule les certitudes. Mais elle mérite d'être posée. Sereinement. Sans tabou. Sans craindre d'être accusé d'anti-démocratisme.
Parce qu'aimer la démocratie, ce n'est pas accepter aveuglément un modèle qui ne fonctionne manifestement pas.
Les Chiffres Qui Font Mal : L'Afrique, Épicentre Mondial Des Coups D'État
Commençons par les faits. Les chiffres bruts. Ceux qu'on préférerait ne pas voir.
Depuis 1950, il y a eu 492 tentatives de coups d'État dans le monde. L'Afrique en compte à elle seule 220. Dont 109 coups d'État réussis.
Lisez bien : 44% de TOUS les coups d'État mondiaux depuis 70 ans ont eu lieu en Afrique.
La Vague De Coups D'État Au Sahel (2020-2025)
Entre 2020 et 2025, une vague sans précédent de coups d'État balaie le Sahel et l'Afrique de l'Ouest :
- Coup d'État au Mali : août 2020 + mai 2021 (deux coups d'État en 9 mois)
- Coup d'État au Tchad : avril 2021 (succession dynastique militaire après mort du président)
- Coup d'État en Guinée : septembre 2021 (Condé renversé après avoir forcé un 3e mandat)
- Coup d'État au Soudan : octobre 2021 (puis guerre civile en avril 2023, 12 000+ morts)
- Coup d'État au Burkina Faso : janvier 2022 + septembre 2022 (deux coups d'État en 8 mois)
- Coup d'État au Niger : juillet 2023 (président élu Bazoum renversé)
- Coup d'État au Gabon : août 2023 (dynastie Bongo terminée après 56 ans)
Et ce n'est que la partie émergée. Il faut ajouter les tentatives de coups d'État échouées : tentative de coup d'État au Niger 2021, tentative de coup d'État en Guinée-Bissau 2022, tentative de coup d'État en Gambie 2022, tentative de coup d'État en Sierra Leone 2023, tentative de coup d'État au Bénin décembre 2025 (coup manqué il y a quelques jours).
Le Chiffre Qui Tue
Depuis 2000, 81% de tous les coups d'État mondiaux ont eu lieu en Afrique. Comparé à 24% entre 1950-1975 et 56% entre 1976-1999.
La situation des coups d'État empire, pas l'inverse.
Et voici le détail qui devrait faire réfléchir tout le monde : 78% des 27 coups d'État depuis 1990 en Afrique subsaharienne ont eu lieu dans d'anciennes colonies françaises.
Le coup d'État au Mali, le coup d'État au Burkina Faso, le coup d'État au Niger, le coup d'État en Guinée, le coup d'État au Gabon, le coup d'État au Tchad. Tous francophones. Tous ex-colonies françaises.
Coïncidence ? Ou symptôme d'un problème structurel plus profond lié aux coups d'État à répétition ?
Le Paradoxe Qui Tue : Les Africains Veulent La Démocratie... Mais Pas Celle-Ci
Voici où ça devient intéressant. Parce que les chiffres racontent une histoire contradictoire.
Ce Que Disent Les Enquêtes Afrobaromètre
72% des Africains rejettent les régimes militaires. 74% rejettent les systèmes de parti unique. 78% rejettent les dictatures présidentielles.
En clair : les Africains ne veulent PAS de l'autoritarisme. Ils ont goûté aux dictatures de Mobutu, Mengistu, Abacha, Compaoré. Ils n'en veulent plus.
Mais alors, pourquoi applaudissent-ils les putschistes ?
Le Paradoxe Explosif Des Coups D'État
Quand Assimi Goïta mène le coup d'État au Mali en 2020, des milliers de Maliens descendent dans les rues pour célébrer.
Quand Ibrahim Traoré orchestre le coup d'État au Burkina Faso en septembre 2022, la foule scande son nom comme celle d'un libérateur.
Quand Abdourahmane Tiani dirige le coup d'État au Niger en juillet 2023, les Nigériens brandissent des drapeaux russes et brûlent des drapeaux français.
Comment des populations qui rejettent l'autoritarisme peuvent-elles célébrer des coups d'État militaires ?
La réponse tient en une phrase : parce qu'elles rejettent encore plus le simulacre de démocratie qu'on leur impose.
Pourquoi Ça Ne Marche Pas ? Anatomie D'Un Échec Systémique
Descendons dans les entrailles du problème. Qu'est-ce qui fait que la démocratie "à l'occidentale" dysfonctionne en Afrique ?
1. Les Élections Deviennent Des Guerres Ethniques
En Afrique de l'Ouest et Centrale, le vote est ethnicisé à un degré qui rend la démocratie dangereuse.
Au Kenya, impossible pour un Kikuyu de se faire élire en pays Luo. En Côte d'Ivoire, le Nord vote Nord, le Sud vote Sud. Au Nigeria, la présidence alterne (officieusement) entre Nord musulman et Sud chrétien.
Le suffrage universel direct sans garde-fous dans des sociétés multi-ethniques crée des élections zero-sum où le vainqueur rafle tout et le perdant perd tout.
Résultat ? Violence post-électorale systématique. Kenya 2007 : 1 500 morts. Côte d'Ivoire 2010-2011 : 3 000 morts. Soudan du Sud 2013 : guerre civile, 400 000 morts.
2. La Fraude Électorale Comme Norme
Dans 23 des 49 pays d'Afrique subsaharienne, les régimes sont classés comme "démocratures" - apparence démocratique, pratique autoritaire.
Les techniques sont rodées :
- Bourrage d'urnes
- Enregistrement multiple des électeurs favorables au pouvoir
- Découpage abusif des circonscriptions
- Utilisation des moyens de l'État à des fins partisanes
- Contrôle des médias
- Intimidation de l'opposition
- Manipulation des résultats
Quand le processus électoral est pourri à la base, les élections ne produisent pas de légitimité. Elles produisent de la rage.
3. Le Contournement Des Limites De Mandats Qui Ouvre La Porte Aux Putschs
Le coup d'État constitutionnel est devenu un classique. Un putsch en costume-cravate qui ouvre la porte aux juntes militaires.
Alpha Condé en Guinée ? Change la Constitution pour briguer un 3e mandat. Renversé six mois plus tard.
Ali Bongo au Gabon ? 14 ans au pouvoir après 42 ans de son père. Fraude massive élection 2023. Chassé quelques jours après.
Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire ? Annonce en 2025 vouloir briguer un 4e mandat après avoir juré ne pas le faire.
Paul Biya au Cameroun ? 42 ans au pouvoir. 91 ans. Toujours là.
Teodoro Obiang en Guinée Équatoriale ? 45 ans au pouvoir. Record absolu.
Ces révisions constitutionnelles pour prolonger les mandats créent l'illusion de la légalité mais détruisent la légitimité. Et c'est exactement ce qui ouvre la porte aux militaires qui se présentent comme "sauveurs de la nation".
4. La Déconnexion Totale Des Élites
Les présidents africains "démocratiquement élus" vivent comme des rois.
Palais présidentiels pharaoniques. Flottes d'avions privés. Comptes bancaires en Suisse. Enfants qui étudient à Paris, Londres, New York. Soins médicaux en France.
Pendant ce temps, le peuple crève de faim, de malaria, de terrorisme.
La démocratie électorale sans redistribution économique réelle devient un système d'extractivisme politique où les élites se partagent les ressources.
"La politique du ventre", comme l'appelle Jean-François Bayart. Où gouverner = se servir.
La Question Interdite : Faut-Il Inventer Une "Démocratie À L'Africaine" ?
Voilà. On y est. La question qui fâche.
Si le modèle occidental ne marche pas, que fait-on ? On abandonne la démocratie ? On invente autre chose ?
L'Argument Pour Un Modèle Adapté
Lionel Zinsou, ancien Premier ministre béninois : "Les constitutions africaines postcoloniales ont été largement inspirées des modèles français, britanniques ou américains, imposant des logiques de multipartisme concurrentiel, de suffrage universel direct et de séparation des pouvoirs."
Le problème ? Ça ne correspond pas aux réalités africaines.
Les sociétés africaines précoloniales avaient leurs propres modes de gouvernance :
- Palabres communautaires où chacun parle jusqu'au consensus
- Royautés avec conseils des anciens
- Fédérations ethniques
- Systèmes rotatifs de pouvoir entre clans
Nelson Mandela lui-même évoquait "le gouvernement démocratique de nos rois" en Afrique précoloniale, où "tous les hommes étaient libres et égaux".
Les Exemples D'Adaptations
Nigeria : Rotation officieuse de la présidence entre Nord musulman et Sud chrétien. Pas parfait, mais évite la guerre civile permanente.
Éthiopie : Fédéralisme ethnique (certes imparfait et violent) qui reconnaît les divisions du pays.
Proposition Côte d'Ivoire : Certains intellectuels ivoiriens proposent une présidence tournante régionale où le président serait désigné à tour de rôle par les parlements régionaux, plutôt qu'élu au suffrage universel direct. Idée choquante ? Peut-être. Mais le système actuel produit-il de meilleurs résultats ?
Les Dangers De Cette Voie
Achille Mbembe, philosophe camerounais : "Il n'y a pas de démocratie blanche ou noire, chrétienne ou islamique. Toute démocratie place au-dessus des catégories 'naturelles' de la vie sociale la liberté du choix politique."
En clair : institutionnaliser l'ethnicité ou la région comme critères politiques, c'est accepter que l'identité ethnique prime sur l'individu-citoyen.
C'est exactement ce qu'on reproche aux systèmes actuels. Alors pourquoi l'officialiser ?
Et puis, qui décide ce qu'est "la tradition africaine" ? Les chefs qui ont collaboré avec les colons ? Les intellectuels formés en Occident ? Les militaires putschistes ?
L'Argument Pour La Démocratie Universelle
Écoutons maintenant l'autre camp. Celui qui dit : le problème n'est pas la démocratie, mais son application défaillante.
Les Succès Démocratiques Africains
Parce que oui, il y en a.
Botswana : Démocratie stable depuis 1966. Alternance pacifique. Croissance économique soutenue. Pas de coup d'État jamais.
Maurice : Démocratie consolidée depuis 1976. Élections libres et transparentes. PIB par habitant le plus élevé d'Afrique.
Ghana : Depuis 1992, six alternances pacifiques. Élection 2024 : opposition gagne, président sortant reconnaît défaite. Ça marche.
Sénégal : Alternance 2000 (Wade remplace Diouf), 2012 (Sall remplace Wade), 2024 (Faye remplace Sall). Mobilisation citoyenne empêche Wade de briguer 3e mandat en 2012.
Cap-Vert : Petit pays, grande démocratie. Élections transparentes depuis 1991.
Ces pays prouvent que la démocratie peut fonctionner en Afrique.
Qu'Est-Ce Qui Les Différencie ?
Plusieurs facteurs :
- Institutions électorales indépendantes et respectées
- Médias libres et pluralistes
- Justice indépendante
- Société civile forte et mobilisée
- Leaders qui respectent les limites de mandats
- Lutte contre la corruption
En d'autres termes : la démocratie marche là où on applique vraiment ses principes.
L'Argument Universel
Alain Touraine, sociologue : "La démocratie place au-dessus des catégories naturelles de la vie sociale la liberté du choix politique."
La démocratie n'est pas occidentale. Elle est universelle. C'est le système le moins mauvais qu'on ait trouvé pour :
- Éviter la tyrannie
- Garantir les droits fondamentaux
- Permettre l'alternance pacifique
- Donner la parole au peuple
Renoncer à la démocratie au profit d'un "modèle africain" autoritaire serait une trahison des aspirations des populations.
Les Africains ne veulent pas de dictateurs. Les enquêtes le prouvent. Ce qu'ils veulent, c'est une VRAIE démocratie, pas un simulacre.
Le Rôle De La France Dans L'Instabilité Politique Africaine
Impossible de parler de putschs en Afrique sans aborder l'éléphant dans la pièce : la France.
Le Chiffre Accablant En Zone Francophone
78% des coups d'État depuis 1990 en Afrique subsaharienne ont eu lieu dans d'anciennes colonies françaises.
Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger, Tchad, Gabon. Tous francophones. Tous ex-colonies françaises. Tous avec des bases militaires françaises ou des accords de défense avec Paris au moment des putschs.
La Françafrique, Ce Poison
Le système Françafrique a installé des présidents à vie soutenus par Paris :
- Bongo père et fils au Gabon : 56 ans
- Compaoré au Burkina : 27 ans
- Déby père au Tchad : 30 ans
- Biya au Cameroun : 42 ans (et counting)
La France a soutenu ces autocrates pendant des décennies au nom de la "stabilité" et de ses intérêts (uranium Niger, pétrole Gabon, bases militaires partout).
Résultat ? Quand ces régimes s'effondrent, les populations associent démocratie et néocolonialisme. Elles voient les élections comme un théâtre dont Paris tire les ficelles.
Et quand les militaires arrivent en promettant de "couper les liens avec l'ancienne puissance coloniale", les foules applaudissent.
La Responsabilité Partagée
Mais attention. Accuser uniquement la France serait trop facile.
Les élites africaines ont leur part de responsabilité. Ce sont elles qui volent l'argent public. Elles qui truquent les élections. Elles qui massacrent les opposants.
La France a certes soutenu des dictateurs. Mais ce sont des Africains qui ont exercé cette dictature.
Et Les Autres Acteurs ? Chine, Russie, Turquie...
Pendant que la France et l'Occident sermonnent l'Afrique sur la démocratie, d'autres puissances proposent une alternative séduisante : le développement sans leçons de morale.
Le Modèle Chinois
La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique.
Son message ? "On vous construit des routes, des ponts, des hôpitaux, des stades. On ne vous pose pas de questions sur vos élections."
Pour des dirigeants africains fatigués des conditionnalités démocratiques occidentales, c'est le paradis.
Paul Kagamé au Rwanda gouverne d'une main de fer, truque les élections (99% des voix), mais transforme économiquement le pays. Et la Chine applaudit.
La Russie Post-2022
Depuis l'invasion de l'Ukraine, la Russie multiplie ses interventions en Afrique :
- Wagner (puis Africa Corps) au Mali, Burkina, RCA, Soudan
- Soutien diplomatique aux juntes
- Propagande anti-française
Le message russe ? "Nous, on ne vous colonise pas. On vous aide à vous débarrasser des néocolonisateurs."
Mensonge ? Absolument. La Russie exploite les ressources africaines (or, diamants, uranium) tout autant que l'Occident. Mais le discours marche.
Le Dilemme Africain
L'Afrique se retrouve face à un choix toxique :
- Option 1 : Démocratie + conditionnalités occidentales + sentiment de néocolonialisme
- Option 2 : Autoritarisme + partenariats chinois/russes + développement (peut-être)
Aucune des deux options n'est satisfaisante.
Alors, Que Faire ? Cinq Pistes Pour Sortir De L'Impasse
On ne peut pas terminer cet article sans proposer des pistes. Parce que se lamenter ne sert à rien.
1. Renforcer Les Institutions, Pas Juste Les Élections
La démocratie n'est pas que des élections. C'est aussi :
- Une justice indépendante qui fait peur aux puissants
- Des médias libres qui enquêtent et dénoncent
- Une société civile qui surveille et mobilise
- Des contre-pouvoirs réels
Investir massivement dans ces institutions plutôt que de se focaliser uniquement sur les élections.
2. Adapter Les Systèmes Électoraux
Le suffrage universel direct + winner-takes-all n'est peut-être pas optimal partout.
Systèmes proportionnels, gouvernements de coalition, présidence tournante régionale : ces mécanismes méritent d'être explorés pour des pays multi-ethniques.
L'Afrique du Sud post-apartheid a adopté un système proportionnel pour garantir représentation de toutes les communautés. Ça a évité une guerre civile.
3. Sanctionner Sévèrement Les Révisions Constitutionnelles Abusives
Le vrai putsch, c'est souvent celui qui se fait en costume-cravate via révision constitutionnelle. Ces coups légaux ouvrent la porte aux juntes militaires.
Condé change la Constitution pour un 3e mandat ? Sanctions immédiates. Biya au pouvoir depuis 42 ans ? Sanctions. Ouattara veut un 4e mandat ? Sanctions.
L'Union Africaine et la CEDEAO doivent traiter les tripatouillages constitutionnels comme de véritables putschs.
4. Lutter Contre La Pauvreté Et L'Insécurité
Les coups d'État prospèrent dans les pays pauvres et insécurisés.
Mali, Burkina, Niger : terrorisme djihadiste, États effondrés, populations abandonnées.
Aucun système politique ne peut fonctionner quand les gens meurent de faim et de balles.
Investir massivement dans développement économique, éducation, santé, sécurité. Pas comme aumône occidentale. Comme droit fondamental.
5. Laisser Les Africains Expérimenter
L'Afrique n'a pas besoin de leçons. Elle a besoin d'espace pour expérimenter.
Si le Rwanda veut tester un modèle autoritaire-développementaliste, laissons. Si l'Éthiopie veut essayer le fédéralisme ethnique, laissons. Si la Côte d'Ivoire veut tenter la présidence tournante, laissons.
L'Occident n'a pas le monopole des bonnes idées politiques.
La démocratie athénienne ressemblait-elle à la démocratie américaine ? Non. Alors pourquoi la démocratie africaine devrait-elle être une copie carbone de Westminster ou Washington ?
CE QU'ON RETIENT
- Neuf coups d'État depuis 2020 - l'Afrique épicentre mondial (220 sur 492 depuis 1950)
- 81% des putschs mondiaux depuis 2000 ont lieu en Afrique
- Paradoxe explosif : les Africains rejettent l'autoritarisme (72-78%) mais applaudissent les putschistes
- Quatre causes principales : fraude électorale, ethnicisation du vote, contournement des limites de mandats, pauvreté/insécurité
- 78% des putschs depuis 1990 dans ex-colonies françaises - responsabilité partagée France/élites africaines
- Succès démocratiques existent : Botswana, Maurice, Ghana, Sénégal, Cap-Vert prouvent que ça peut marcher
- Débat modèle adapté vs universel : faut-il "africaniser" la démocratie ou mieux appliquer les principes universels ?
- Chine/Russie exploitent l'instabilité pour proposer alternative autoritaire sans conditionnalités démocratiques
- Solutions possibles : renforcer institutions, adapter systèmes électoraux, sanctionner révisions constitutionnelles
- L'Afrique doit expérimenter - pas copier aveuglément modèles occidentaux
