Le Conseil constitutionnel ivoirien a proclamé ce mardi 4 novembre 2025 Alassane Ouattara président de la République, réélu dès le premier tour du scrutin du 25 octobre avec 89,77 % des suffrages exprimés. Cette confirmation institutionnelle clôt une séquence électorale marquée par une faible participation (50,10 %) et l’absence des principaux partis d’opposition. Mais elle ouvre une nouvelle phase politique, entre préparation des législatives du 27 décembre et mobilisation annoncée du PPA-CI pour une marche nationale le 8 novembre.
Une victoire sans rival majeur
Le scrutin présidentiel s’est déroulé dans un climat de boycott partiel. Le PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo, n’a pas présenté de candidat. En revanche, Jean-Louis Billon, du Congrès Démocratique (CODE), a participé et obtenu 3,09 % des voix, derrière Simone Ehivet Gbagbo (2,42 %), Ahoua Don Mello (1,97 %) et Henriette Lagou (1,15 %).
Jean-Louis Billon a reconnu sa défaite et félicité le président Ouattara, tout en soulignant des « irrégularités » et une « faible mobilisation populaire ».
La marche du 8 novembre : défi politique et test sécuritaire
Cette mobilisation intervient malgré l’interdiction des manifestations politiques jusqu’à mi-décembre, décrétée par les autorités. Le gouvernement pourrait y voir une provocation, l’opposition une nécessité démocratique.
Les enjeux sont multiples :
- Mesurer la capacité de mobilisation populaire hors des urnes.
- Tester la réaction des forces de sécurité dans un contexte post-électoral tendu.
- Réaffirmer l’existence d’un contre-pouvoir, alors que l’Assemblée nationale est largement dominée par le RHDP.
Législatives du 27 décembre : recomposition ou reconduction ?
- Le RHDP, parti présidentiel, vise une reconduction de sa majorité absolue.L’opposition, si elle décide de participer, pourrait amorcer une reconquête institutionnelle.
- La société civile, de plus en plus active, pourrait jouer un rôle d’arbitre ou de relais, mais la stratégie du PPA-CI reste floue.
- Une absence prolongée des urnes pourrait affaiblir sa légitimité, mais une entrée dans le jeu parlementaire pourrait aussi lui offrir une tribune.
Perspectives politiques : vers quel équilibre ?
L’opposition tente de reconstruire une dynamique populaire et institutionnelle.
Les législatives seront le prochain grand rendez-vous démocratique, mais aussi un révélateur des fractures et des possibles recompositions.
Dans ce contexte, la marche du 8 novembre pourrait être un tournant. Si elle est massive et pacifique, elle pourrait obliger le pouvoir à ouvrir des canaux de dialogue. Si elle est réprimée, elle risque d’envenimer la situation et de radicaliser les postures.