Loïk Le Floch-Prigent, figure emblématique de l'industrie française des années 80-90, est décédé le 16 juillet 2025 à l’âge de 81 ans, des suites d’un cancer. Ancien dirigeant de géants comme Elf Aquitaine, GDF, Rhône-Poulenc ou encore la SNCF, il a connu aussi bien la gloire des hautes sphères économiques que les scandales judiciaires, notamment à travers l'affaire Elf qui a marqué à jamais son nom.
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Un parcours hors norme dans les plus hautes sphères industrielles
Né en 1943, ingénieur de formation, Loïk Le Floch-Prigent s’est rapidement imposé comme une figure incontournable de l’industrie française. Proche de François Mitterrand et du Parti socialiste, il devient dans les années 1980 l’un des plus jeunes PDG de grandes entreprises publiques. Il dirige tour à tour Rhône-Poulenc, la SNCF, GDF, avant de prendre la tête d’Elf Aquitaine en 1989, fleuron du pétrole français à l’époque.
Charismatique, parfois provocateur, il incarne alors le haut management à la française, mêlant technocratie, politique et pouvoir. Il est souvent décrit comme un "patron visionnaire", mais aussi comme un homme aux méthodes jugées opaques.
L’affaire Elf : l’ascension stoppée par un scandale d’État
Son nom reste à jamais lié à l'une des plus grandes affaires politico-financières de la Ve République. L’affaire Elf, révélée dans les années 1990, dévoile un système de corruption massif au cœur de l’entreprise pétrolière. Des centaines de millions de francs sont en jeu, entre financements occultes, détournements de fonds et réseaux d’influence en Afrique.
En 2003, Loïk Le Floch-Prigent est condamné à cinq ans de prison, dont 30 mois ferme, pour abus de biens sociaux et détournements de fonds. Il passe plusieurs années derrière les barreaux. Ce scandale brise définitivement sa carrière dans le secteur public, mais ne l’empêche pas de continuer à intervenir en tant que consultant dans certains dossiers africains, notamment au Togo, où il sera brièvement emprisonné en 2012 à la demande de la Côte d’Ivoire.
Une fin de vie marquée par la discrétion et la maladie
Depuis sa libération, Loïk Le Floch-Prigent vivait plus discrètement, tout en intervenant à l’occasion dans les médias pour commenter les enjeux économiques ou géopolitiques. Il assumait pleinement son passé, se positionnant parfois comme lanceur d’alerte sur les dérives de certaines élites économiques.
Atteint d’un cancer, il s’est éteint ce mercredi 16 juillet, entouré des siens. Sa famille a confirmé la nouvelle à l’Agence France-Presse. Si son parcours reste controversé, sa mort marque la fin d’une époque où les patrons d’entreprise étaient aussi des figures politiques majeures.