L'Angola traverse une crise sociale majeure depuis le début de cette semaine, déclenchée par l'annonce d'une augmentation substantielle du prix du diesel. Selon un communiqué de la présidence publié mercredi, au moins 22 personnes ont perdu la vie et plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés lors des émeutes déclenchées cette semaine par l'annonce de la hausse du prix du carburant.
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Une augmentation qui enflamme la population
La décision gouvernementale d'augmenter d'un tiers le prix du diesel a provoqué une vague de contestation immédiate dans le pays. Depuis le 28 juillet, les chauffeurs de taxi ont entamé une grève de trois jours, entraînant le blocage de routes, des incendies de pneus et des attaques contre des bus. Ce mouvement de protestation, initialement pacifique, a rapidement dégénéré en violences urbaines d'une ampleur considérable.
Un bilan humain lourd
Résultat : 22 morts, dont un policier, et près de 200 blessés selon un bilan officiel présenté mercredi par le ministre de l'Intérieur, Manuel Homem. Ces chiffres témoignent de la gravité des affrontements qui ont secoué principalement la capitale Luanda, mais qui se sont également étendus à d'autres régions du pays.
Plus de 1 214 personnes ont été arrêtées après que des magasins et des banques aient été vandalisés et certaines entreprises pillées, a déclaré un porte-parole de la police. L'ampleur des arrestations révèle l'étendue des troubles qui ont paralysé plusieurs quartiers de la capitale angolaise.
Pillages et destructions
Les manifestations ont rapidement tourné aux émeutes, avec des scènes de pillage généralisé dans la capitale. Plusieurs structures commerciales ont été pillées, de nombreux véhicules publics et privés endommagés, et des morts enregistrées, d'après le porte-parole de la police angolaise qui s'est exprimé dans la soirée du mardi 29 juillet 2025.
Les commerces tenus par des étrangers ont également été touchés, bien que les autorités précisent que les violences n'étaient pas spécifiquement dirigées contre cette communauté. Les tensions sociales liées à la hausse du prix du carburant semblent être le facteur déclenchant principal de ces débordements.
Une situation encore tendue
Malgré les nombreuses arrestations et le renforcement des mesures sécuritaires, la situation reste préoccupante. Les autorités font état de "poches de désordre" persistantes dans certaines zones, témoignant de la difficulté à rétablir complètement l'ordre public.
Cette crise met en lumière les tensions socio-économiques profondes qui traversent l'Angola, où l'augmentation du coût de la vie pèse lourdement sur une population déjà fragilisée. L'épisode révèle également la fragilité du tissu social face aux décisions économiques gouvernementales, particulièrement dans un contexte où les ressources pétrolières du pays ne semblent pas bénéficier équitablement à l'ensemble de la population.
La réaction gouvernementale et les mesures qui seront prises dans les prochains jours seront déterminantes pour apaiser les tensions et éviter une nouvelle escalade de la violence dans ce pays d'Afrique australe.