Brigitte Macron, première dame de France, se retrouve une nouvelle fois au centre d’une rumeur infondée, désormais propulsée sur la scène judiciaire américaine. Mercredi 23 juillet 2025, le couple présidentiel français a décidé de franchir une étape décisive : Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont déposé une plainte en diffamation contre Candace Owens, une influenceuse américaine proche des cercles d'extrême droite, devant un tribunal du Delaware, aux États-Unis.
L’objet de cette plainte ? La diffusion répétée et massive d'une infox selon laquelle Brigitte Macron serait "née homme", et ne serait autre que son frère Jean-Michel Trogneux ayant changé de sexe. Une théorie du complot transphobe, déjà relayée à plusieurs reprises en France depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, et qui connaît un nouveau regain d’audience aux États-Unis, grâce à la viralité orchestrée par l’influenceuse.
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Candace Owens ciblée pour diffamation
Connue pour ses positions ultra-conservatrices et ses discours polarisants, Candace Owens, qui cumule 6,9 millions d’abonnés sur X (anciennement Twitter) et 4,7 millions sur YouTube, est accusée d’avoir orchestré une véritable "campagne de diffamation" autour de la figure de Brigitte Macron. Selon les avocats du couple présidentiel, elle aurait sciemment propagé des mensonges dans une série de vidéos intitulée Becoming Brigitte ("Devenir Brigitte") diffusée depuis janvier 2025. La rumeur avait été relancée en mars 2024, mais a pris une ampleur inédite sous l’impulsion de ces contenus à fort impact émotionnel.
La plainte indique que Candace Owens avait pleinement conscience du caractère mensonger de ses déclarations. Elle aurait en effet rejeté toutes les demandes de rectification adressées par les représentants légaux de Brigitte Macron, poursuivant sciemment une stratégie visant à gagner en visibilité et à monétiser la controverse. Le couple Macron exige des dommages et intérêts exemplaires, dont le montant sera fixé par le tribunal au moment du procès.
Une rumeur française exportée et exploitée
Cette infox transphobe autour de Brigitte Macron n’est pas nouvelle. En France, elle a été principalement diffusée par des cercles complotistes, covido-sceptiques ou d’extrême droite, depuis l’élection présidentielle de 2017. Elle prétend faussement que Brigitte Macron, née Trogneux, n’existerait pas, et que ce serait en réalité son frère Jean-Michel qui aurait assumé cette identité après une transition de genre.
Cette rumeur avait connu une première condamnation judiciaire en septembre 2022, en France, lorsque deux Françaises avaient été reconnues coupables d’atteinte à la vie privée et à la dignité de la première dame. Toutefois, le cas de Candace Owens marque une nouvelle dimension internationale dans cette affaire. L’implication d’une influenceuse étrangère, très suivie aux États-Unis, relance le débat sur la régulation des contenus haineux en ligne, et sur les limites de la liberté d’expression outre-Atlantique.
Le choix du Delaware comme juridiction n’est pas anodin : il s’agit d’un État souvent utilisé pour des poursuites visant des entreprises ou personnalités médiatiques, notamment pour des cas de diffamation de grande ampleur.
Une affaire à l’écho mondial
Au-delà du cas spécifique de Brigitte Macron, cette plainte soulève des questions fondamentales sur la propagation mondiale des fake news, l’exploitation politique des rumeurs, et la protection des figures publiques face aux attaques transphobes. Le couple Macron, en poursuivant Candace Owens, entend envoyer un signal fort contre la désinformation ciblée et les discours haineux déguisés en opinions politiques.
Dans un climat international de plus en plus tendu entre les faits et la désinformation, l’affaire Brigitte Macron pourrait faire jurisprudence. Elle cristallise les enjeux contemporains entre vie privée, vérité, et liberté d’expression dans l’ère numérique.