Alors que les taux de criminalité sont en baisse dans la capitale américaine, le président Donald Trump a choisi d'intensifier le contrôle fédéral sur la ville en déployant des troupes supplémentaires et en prolongeant la mainmise sur la police locale. Une mesure qui suscite de vives controverses sur les plans juridique, politique et démocratique.
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Un contrôle fédéral sans précédent
Depuis le 11 août 2025, Trump a invoqué la section 740 du Home Rule Act pour prendre le contrôle du Metropolitan Police Department (MPD) de Washington D.C., une disposition rarement utilisée. En parallèle, 800 membres supplémentaires de la Garde nationale ont été déployés dans la ville. Alors que cette prise de contrôle devait être temporaire, Trump pousse aujourd'hui pour une extension, envisageant même de contourner le Congrès via un état d'urgence nationale.Des chiffres qui contredisent la rhétorique présidentielle
Officiellement justifié par la "montée de la criminalité", ce déploiement militaire intervient pourtant dans un contexte de recul des violences. Les données officielles montrent une baisse significative des homicides et des crimes violents, atteignant des niveaux historiquement bas dans la ville. Plusieurs analystes accusent la Maison Blanche de manipuler le discours sécuritaire à des fins politiques.Des fondements juridiques fragiles
Le recours à la section 740 est soumis à un délai de 30 jours, au-delà duquel l'approbation du Congrès est requise. De plus, cette mesure pourrait contrevenir à la loi Posse Comitatus, qui interdit l'emploi de forces militaires à des fins policières. L'opposition politique et plusieurs experts juridiques mettent en garde contre un précédent dangereux pour l'équilibre des pouvoirs.Réactions locales et mobilisations citoyennes
La maire de Washington, Muriel Bowser, ainsi que de nombreux habitants, ont dénoncé une atteinte grave à l'autonomie locale. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, où la présence militaire est perçue comme une occupation. Des organisations de défense des droits civiques appellent à une mobilisation nationale.Une stratégie déjà observée
Ce déploiement s'inscrit dans une logique plus large de centralisation du pouvoir par Trump, déjà observée lors des déploiements fédéraux dans d'autres villes ou lors des manifestations de 2020. Pour nombre d'observateurs, cette stratégie relève moins de la gestion sécuritaire que d'une manœuvre politique visant à affirmer l'autorité présidentielle.En imposant une mainmise fédérale sur une ville en paix relative, Donald Trump suscite une inquiétude croissante autour de la dérive autoritaire du pouvoir exécutif. Si le Congrès ou les tribunaux ne freinent pas cette dynamique, ce précédent pourrait redéfinir durablement les rapports entre gouvernance locale et pouvoir central aux États-Unis.