La nouvelle est tombée ce jeudi 17 juillet 2025 : Georges Ibrahim Abdallah, l’un des plus anciens détenus de France, va être libéré après plus de quarante années passées derrière les barreaux. La chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris a ordonné sa libération conditionnelle, assortie d’une expulsion vers le Liban, prévue pour le 25 juillet. Ce tournant judiciaire intervient à la suite d’une audience tenue à huis clos.
Condamné à la perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats de diplomates américain et israélien, l’ancien militant libanais a toujours suscité un vif débat, tant en France qu’à l’international. Sa libération marque ainsi la fin d’un long bras de fer entre la justice française et les comités de soutien qui, depuis des années, réclamaient sa sortie de prison.
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Une figure controversée de la lutte armée pro-palestinienne
Né en 1951 au Liban, Georges Ibrahim Abdallah rejoint en 1978 le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) avant de fonder un groupuscule armé marxiste d’orientation prosyrienne et anti-israélienne : les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). Entre 1981 et 1982, les FARL revendiquent plusieurs attentats en France, dont quatre mortels, ce qui mène à son arrestation à Lyon en 1984.
Jugé en 1987, Abdallah est reconnu coupable de complicité dans l’assassinat de Charles Ray, attaché militaire américain, et Yacov Barsimentov, diplomate israélien. Depuis, il purgeait sa peine à la maison centrale de Saint-Maur, dans l’Indre, après avoir été transféré depuis Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
Une mobilisation constante pour exiger sa libération
Le cas de Georges Ibrahim Abdallah n’a jamais cessé d’attirer l’attention. Plusieurs comités de soutien, notamment à Châteauroux, ont dénoncé son maintien en détention, qualifié de "scandale" et de "détention politique déguisée". En octobre 2024, des membres de l’Association nationale des communistes ont ainsi initié la création d’un comité régional de soutien, estimant qu’il n’y avait plus de justification légale à son incarcération.
Malgré de nombreuses demandes de libération formulées depuis les années 2000, la France avait jusqu’alors toujours refusé de l’expulser, en dépit d’avis favorables rendus par plusieurs juridictions. Cette décision de juillet 2025 constitue donc un revirement judiciaire majeur, qui ravive le débat sur le sort des prisonniers politiques et la mémoire des années de plomb.