Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a donné son feu vert à une opération militaire d'envergure baptisée Gideon's Chariots B, visant la prise totale de Gaza-ville, la plus grande agglomération de la bande de Gaza. Validée par le cabinet de sécurité dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cette initiative marque une escalade décisive dans la guerre à Gaza, opposant Israël au Hamas depuis octobre 2023.
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Une phase militaire stratégique dans la guerre à Gaza
Au cœur de cette opération figure la mobilisation massive de 60 000 réservistes, accompagnée d’une prolongation du service pour environ 20 000 soldats déjà engagés. L’objectif militaire affiché est clair : reprendre les derniers bastions du Hamas dans les quartiers de Jabaliya, Zaytoun et le centre de Gaza-ville, tout en neutralisant les infrastructures souterraines du mouvement islamiste.
Cette offensive s’inscrit dans la continuité des campagnes terrestres déjà menées dans le nord et le sud de la bande de Gaza, et pourrait marquer l’étape finale d’une guerre à Gaza de près d’un an qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de civils.
Une offensive humanitairement explosive
Le plan militaire israélien prévoit un dispositif d’évacuation civile, présenté comme une mesure de précaution pour minimiser les pertes humaines. Les civils de Gaza-ville sont ainsi appelés à fuir vers le sud du territoire via des corridors humanitaires.
Mais les organisations internationales et les ONG s’inquiètent des risques d’exode massif, dans un contexte de pénurie d’eau, de nourriture et de carburant, ainsi que d’un système hospitalier effondré. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la majorité des hôpitaux de Gaza sont soit fermés, soit gravement endommagés, rendant toute prise en charge médicale quasiment impossible.
Un bilan humain dramatique dans la guerre à Gaza
D’après le ministère de la Santé à Gaza, plus de 62 000 personnes ont été tuées depuis le déclenchement du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, dont des milliers d’enfants. Ce chiffre, bien que contesté par certaines sources israéliennes, est considéré comme crédible par des agences onusiennes et des ONG telles que Médecins Sans Frontières.
Côté israélien, plus de 1 200 morts ont été recensés, en grande partie lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a précipité l’actuelle guerre à Gaza.
Une trêve en suspens
Alors qu’un accord de trêve temporaire de 60 jours aurait été accepté par le Hamas, sous médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis, Israël maintient sa ligne rouge : aucune cessation des hostilités ne sera engagée tant que tous les otages israéliens ne seront pas libérés et que les capacités militaires du Hamas ne seront pas démantelées.
Le nombre exact de captifs encore détenus reste flou, et aucune confirmation n’a été apportée concernant des pertes parmi eux. Des médias israéliens évoquent des dizaines de personnes toujours en captivité, sans chiffre officiel.
Une guerre à Gaza qui se prolonge
Le gouvernement israélien ne cache pas que l’opération pourrait durer plusieurs mois. Des responsables militaires ont déclaré que les combats dans Gaza-ville seraient probablement les plus complexes et les plus sanglants depuis le début de la guerre à Gaza, en raison de la densité urbaine et du réseau de tunnels utilisés par le Hamas.
La mobilisation de 60 000 réservistes constitue l’un des plus grands appels de troupes depuis la guerre du Liban en 2006, soulignant l’importance stratégique de cette phase de l’opération militaire.
Réactions internationales
Les critiques pleuvent sur la scène diplomatique. Les Nations Unies ont appelé à l’ouverture de véritables couloirs humanitaires et à un cessez-le-feu immédiat, tandis que plusieurs capitales européennes s’interrogent sur la viabilité d’une telle opération sans provoquer une catastrophe humanitaire majeure.
Les États-Unis, tout en soutenant le droit d’Israël à se défendre, multiplient les appels à la retenue et à la protection des civils.
L’assaut imminent sur Gaza-ville pourrait représenter un tournant décisif dans la guerre à Gaza. Mais cette avancée militaire s’accompagne d’un coût humain et politique élevé, dans un contexte de négociations fragiles et d’une crise humanitaire déjà hors de contrôle.