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Bande de Gaza : la famine a déjà fait 258 morts dont 110 enfants

Publié le 18 août 2025Société0 vues
Bande de Gaza : la famine a déjà fait 258 morts dont 110 enfants

La bande de Gaza est le théâtre d'une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Les derniers rapports de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) et des agences onusiennes confirment qu'une famine est en cours, affectant directement des centaines de milliers de Palestiniens. La situation, qualifiée de "catastrophe humanitaire de proportions épiques" par le Secrétaire général des Nations Unies, suscite une vague d'indignation mondiale et met en lumière les conséquences dramatiques d'un conflit prolongé et d'un blocus quasi total.

Lire aussi : Déploiement fédéral à Washington : une prise de contrôle controversée

Une situation catastrophique selon l'IPC

Selon l'analyse de l'IPC publiée en août 2025, 22 % de la population de Gaza (environ 470 000 personnes) est en phase 5 - Catastrophe, soit le plus haut niveau d'insécurité alimentaire. Plus de 54 % sont en phase d'urgence (phase 4), et 24 % en situation de crise (phase 3). Cette situation réunit déjà deux des trois critères techniques définissant une famine : malnutrition aiguë et consommation alimentaire extrêmement limitée. Le troisième critère, relatif à la mortalité, est en cours d’évaluation, mais des chiffres alarmants sont déjà communiqués par les hôpitaux et ONG sur le terrain.

Malnutrition infantile et mortalité en hausse

Les données de l'OMS et du Programme alimentaire mondial montrent une dégradation rapide :

  • 16,5 % des enfants de moins de 5 ans à Gaza City souffrent de malnutrition aiguë, un seuil qui dépasse largement les critères d'urgence humanitaire.

  • Depuis avril, plus de 20 000 enfants ont été traités pour malnutrition.

  • 258 décès liés à la faim ont été enregistrés, dont 110 enfants.

Des médecins dans les hôpitaux de Gaza témoignent de scènes de détresse extrême : des enfants déshydratés, affamés, arrivant souvent trop tard pour être sauvés. Le personnel soignant, déjà submergé par le manque de matériel et de médicaments, travaille dans des conditions extrêmement dégradées, aggravant encore le bilan humain.

Un accès à l'aide humanitaire extrêmement restreint

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Les agences humanitaires, dont le PAM, l'UNICEF et l'UNRWA, dénoncent un blocage systématique de l’aide humanitaire. L'acheminement de nourriture, d'eau potable et de produits médicaux est lourdement entravé par des contrôles israéliens et par la destruction des infrastructures essentielles à Gaza. Selon Human Rights Watch, moins de 20 % des convois humanitaires prévus parviennent à entrer dans le territoire, et ceux qui y accèdent sont souvent retardés de plusieurs jours.

L'établissement d'un système alternatif de distribution dirigé par des autorités soutenues par Israël (la Gaza Humanitarian Foundation) est critiqué par Amnesty International comme un moyen de contrôle et de punition collective, facilitant la famine plutôt que de la combattre. Cette structure est accusée d'écarter les partenaires historiques de l'aide, tels que l'UNRWA, au profit d'une logistique opaque et partiellement militarisée.

La famine comme stratégie de guerre ?

Selon plusieurs experts et ONG, dont Amnesty, le recours à la famine contre une population civile pourrait constituer un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité. Le blocus imposé par Israël depuis mars 2025, combiné à la destruction systématique des installations agricoles, des réseaux d'eau et d'électricité, est décrit comme une stratégie de siège alimentaire visant à faire pression sur la population et affaiblir les structures résistantes.

Des juristes internationaux s'appuient sur la Convention de Genève et le Statut de Rome pour argumenter que l'utilisation de la famine comme méthode de guerre est interdite et constitue un acte punissable par la Cour pénale internationale (CPI).

Une population livrée à elle-même

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Sur le terrain, les habitants racontent des scènes d’horreur : familles entassées dans des ruines, enfants mendiant des miettes de pain, personnes âgées trop faibles pour se déplacer mourant dans l'indifférence générale. Le manque d'eau potable oblige certaines familles à boire de l'eau saumâtre, provoquant des épidémies de choléra et de diarrhées.

Les rares boulangeries encore en activité fonctionnent au ralenti, en raison du manque de carburant et de farine. Le prix des denrées alimentaires a explosé : une galette de pain, qui coûte habituellement 0,10 USD, peut se vendre jusqu'à 3 USD sur le marché noir.

Appels à l'action de la communauté internationale

Une coalition de 27 pays, dirigée par la Norvège, l'Espagne, le Brésil et l'Afrique du Sud, a publié une déclaration commune appelant à un accès total et inconditionnel à l’aide humanitaire. Le Secrétaire général de l'ONU a déclaré que "la famine se déroule sous nos yeux" et a appelé à une mobilisation immédiate des États membres.

Des figures politiques internationales, comme le pape François, le président Lula da Silva, ou encore des responsables de l'Union africaine, ont également exprimé leur "consternation" et réclamé un cessez-le-feu humanitaire immédiat.

L'impuissance des institutions internationales

Malgré les résolutions votées à l'Assemblée générale de l'ONU, le Conseil de sécurité demeure paralysé par les vetos croés de ses membres permanents. Plusieurs tentatives d’imposer un couloir humanitaire ont échoué faute de consensus politique.

De leur côté, les ONG alertent sur le fait que le temps joue contre la population de Gaza : chaque jour sans accès humanitaire supplémentaire coûte des dizaines de vies, en particulier parmi les enfants, les femmes enceintes et les malades chroniques.

Une catastrophe déjà réelle

La famine à Gaza n’est plus un scénario hypothétique : elle est en cours, selon les critères même de la communauté humanitaire internationale. L'urgence est totale. Si l'aide humanitaire massive et l'ouverture de couloirs sôrs ne sont pas immédiatement assurées, le bilan humain pourrait devenir l’un des plus lourds du XXIe siècle.

Les experts s'accordent à dire que cette crise était entièrement évitable. Elle révèle les failles d’un système international incapable d’empêcher l’instrumentalisation de la faim comme arme de guerre.

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