Les inondations au Nigeria ont frappé une nouvelle fois avec une violence inouïe. La ville de Mokwa, dans l’État du Niger, a été durement touchée par des pluies torrentielles survenues mercredi soir, provoquant la mort d’au moins 150 personnes. Ce bilan déjà dramatique pourrait encore s’alourdir alors que les équipes de secours poursuivent leurs recherches dans les décombres et les eaux montantes. Plus de 3 000 personnes ont été déplacées, 265 maisons détruites, deux ponts emportés, et au moins 78 blessés ont été hospitalisés. La Croix-Rouge évoque une situation d’urgence humanitaire, tandis qu’un drame encore plus grave semble se profiler : plus de 50 enfants d’une école coranique seraient toujours portés disparus.
Mokwa dévastée : une ville engloutie par les eaux
Située à proximité du fleuve Niger, la ville de Mokwa a vu ses infrastructures céder en quelques heures seulement. Des habitations ont été balayées, des routes submergées, et des corps ont été retrouvés à plusieurs kilomètres en aval. La violence des inondations, combinée à l’insuffisance des systèmes de drainage, a transformé cette localité en zone sinistrée. Les témoignages sur place évoquent un “tsunami de boue” emportant tout sur son passage. Les images montrent des bâtiments effondrés, des habitants grattant à mains nues les décombres à la recherche de proches disparus. Les secours peinent à atteindre certaines zones enclavées, les routes ayant été coupées.
Un drame aggravé par les négligences structurelles
Si la saison des pluies au Nigeria est connue pour sa dangerosité, cette tragédie met une fois encore en lumière les failles criantes dans les infrastructures du pays. L’absence de systèmes de drainage efficaces, la construction anarchique dans les zones inondables et la non-application des normes d’urbanisme aggravent chaque année les dégâts. Le gouvernement nigérian, par la voix du président Bola Tinubu, a promis une aide d’urgence : déploiement des forces de sécurité, distribution de matériel de secours, mise à disposition d’abris temporaires. Mais les critiques fusent : “On attend chaque année que la catastrophe frappe pour agir”, dénoncent plusieurs ONG locales.
Changement climatique : l’ennemi silencieux
Au-delà des défaillances nationales, les scientifiques alertent sur une autre cause plus sournoise : le dérèglement climatique. La multiplication des pluies extrêmes, l’élévation du niveau des rivières et l’imprévisibilité croissante des saisons accentuent la vulnérabilité du Nigeria face aux inondations. Le pays, fortement urbanisé et densément peuplé, subit de plein fouet les conséquences de ces mutations. Mokwa pourrait n’être que le début d’une série de catastrophes, alors que la saison des pluies ne fait que commencer. Pour certains climatologues, ces inondations au Nigeria sont “le signal d’alarme ultime” face à une urgence environnementale trop longtemps ignorée.Conclusion
Le Nigeria pleure ses morts, mais la répétition des drames comme celui de Mokwa pose une question cruciale : combien de vies faudra-t-il encore perdre avant qu’une politique sérieuse de prévention, d’adaptation et de résilience climatique soit mise en place ? Mokwa n’est pas un cas isolé : c’est le miroir tragique d’un pays pris entre la nature déchaînée et l’inaction humaine.