L’icône d’Amélie Poulain se dévoile sous un nouveau jour. À Paris, au Quai de la Photo, Audrey Tautou présente une exposition surprenante où elle mêle introspection, humour et mystère. Loin des projecteurs du cinéma, la comédienne révèle une autre facette de sa personnalité : celle d’une photographe autodidacte, passionnée par l’image et les représentations de la célébrité.
Une exploration sensible de la célébrité
Depuis le triomphe du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain en 2001, Audrey Tautou n’a cessé de s’interroger sur sa notoriété. Ce statut de star, devenu presque un carcan, l’a poussée à développer un regard artistique profond, mais non dénué d’ironie. Son exposition au Quai de la Photo dévoile une sélection d’images issues de son ouvrage photographique, dans lequel elle capture des anonymes de dos, des journalistes qui l’ont interviewée, et des autoportraits aux mises en scène surprenantes.
Toutes ses œuvres ont été réalisées en argentique, marquant un attachement sincère à une forme artisanale de la photographie, loin du numérique immédiat. Son objectif ? "Me réapproprier l’image, alors qu’on me l’a tant imposée", confie-t-elle.
De Paris à la Mongolie : un regard décalé sur le monde
Voyageuse autant qu'observatrice, Audrey Tautou a construit cette œuvre photographique au fil de ses déplacements. Que ce soit à New York, à Paris ou jusqu’en Mongolie, elle pose toujours la même question : "Comment exister quand l’image publique précède la personne ?"
Dans ses clichés, on retrouve beaucoup de dos. Des passants inconnus, des figures anonymes, mais aussi ceux de journalistes venus à sa rencontre. À l’inverse, ses autoportraits sont tout sauf effacés : ils sont théâtraux, déguisés, souvent comiques. Audrey Tautou se joue des clichés — au sens propre comme au figuré — en arborant moustaches, perruques ou lunettes outrancières, brouillant les pistes entre authenticité et performance.
Une exposition intime et libératrice
Avec cette exposition, Audrey Tautou poursuit une démarche artistique aussi personnelle qu’universelle. Elle interroge notre rapport à l’image, à la reconnaissance, au regard de l’autre. "Je suis une autodidacte de l’image", déclare-t-elle, refusant les étiquettes et assumant une liberté de ton rare.
Au Quai de la Photo, ses œuvres ne cherchent pas à plaire mais à questionner. Et le public, touché par cette sincérité, redécouvre Audrey Tautou au-delà de ses rôles cultes.
En sortant du cadre du cinéma, l’ancienne muse de Jean-Pierre Jeunet continue de raconter des histoires. Mais cette fois, à travers l’objectif d’un appareil photo, et avec, toujours, cette même poésie qui a fait d’elle une figure incontournable du paysage culturel français.