Le Japon a procédé à sa première exécution capitale depuis 2022. Ce vendredi 27 juin 2025, Takahiro Shiraishi, tristement surnommé le "tueur de Twitter", a été pendu à l’âge de 34 ans. Ce nom reste gravé dans les mémoires japonaises depuis la macabre découverte de neuf cadavres démembrés dans son appartement de Zama, en 2017. Un crime qui avait horrifié la nation, tant par sa cruauté que par la méthode de prédation utilisée : les réseaux sociaux.
L’homme ciblait des jeunes femmes, souvent fragiles psychologiquement, en repérant leurs messages à connotation suicidaire sur Twitter (désormais X). Il leur proposait alors de mourir à leurs côtés — une promesse d’empathie perverse qui masquait en réalité des intentions mortelles.
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Le modus operandi du tueur de Twitter : manipulation, meurtre, démembrement
Les crimes du tueur de Twitter se sont déroulés sur une courte période de deux mois à l’automne 2017. Il attirait ses victimes — huit femmes et un homme âgés de 15 à 26 ans — dans son appartement exigu. Une fois à l’intérieur, Takahiro Shiraishi les battait, les étranglait, les volait, puis mutilait leurs corps.
Lors de la perquisition le 31 octobre 2017, la police découvre 240 morceaux de restes humains répartis dans des glacières et des boîtes à outils, saupoudrés de litière pour chat afin d’atténuer les odeurs. Ciseaux, scies, couteaux : l’appartement était devenu une véritable maison des horreurs.
C’est en enquêtant sur la disparition d’une jeune femme de 23 ans que les forces de l’ordre avaient pu remonter jusqu’à lui. Le frère de la victime, inquiet, avait accédé à son compte Twitter et remarqué un échange suspect avec un utilisateur se présentant comme un « bourreau professionnel ».
Justice rendue ou choc sociétal ?
Condamné à mort en 2020 pour homicides aggravés, le tueur de Twitter n’a pas fait appel. Ses avocats avaient tenté de plaider une peine de prison à vie, estimant que ses victimes, dépressives ou suicidaires, avaient donné leur consentement à mourir. Le tribunal a fermement rejeté cet argument, estimant que les actes de Shiraishi ont « profondément choqué la société ».
Le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, a justifié l’exécution en ces termes :
« Les meurtres ont été motivés par des désirs sexuels et financiers égoïstes. Après une réflexion approfondie, j’ai ordonné son exécution. »
Avec cette affaire, le Japon relance un débat sensible sur la peine de mort, encore pratiquée dans l’archipel exclusivement par pendaison. En parallèle, la tragédie soulève également des questions fondamentales sur la vulnérabilité psychologique des jeunes sur les réseaux sociaux et les lacunes en matière de prévention du suicide en ligne.