Dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 juillet 2025, un drame d’une rare intensité s’est produit à Montmoreau, au sud d’Angoulême, où l’incendie d’un gîte accueillant des adultes en situation de handicap a coûté la vie à au moins trois personnes, tandis que deux autres sont toujours portées disparues. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce sinistre qui bouleverse la région et au-delà. Retour sur ce que l’on sait à cette heure.
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Un feu d’une violence soudaine en pleine nuit
C’est vers 4h30 du matin que les flammes ont été signalées dans ce gîte spécialisé, situé dans le lieu-dit Chez Gros Jean. Le bâtiment, un ancien corps de ferme rénové, était certifié pour accueillir des personnes en situation de handicap pendant les vacances. Cette nuit-là, huit personnes en situation de handicap et quatre accompagnateurs s’y trouvaient.
Les secours ont été alertés rapidement et sont intervenus en moins de 20 minutes, selon Jean-Charles Jobart, sous-préfet d’Angoulême. Malgré la rapidité de l’intervention, 300 m² de bâtiment ont été ravagés par les flammes. Ce matin encore, les pompiers et les brigades cynophiles étaient à pied d’œuvre pour rechercher les disparus sous les décombres calcinés.
Un lourd bilan humain et des disparus toujours introuvables
Trois personnes ont été confirmées mortes, dont la propriétaire des lieux, tandis que deux autres personnes sont encore portées disparues. Les autorités craignent un bilan qui pourrait s’alourdir dans les prochaines heures, faute d’avoir retrouvé les disparus malgré les recherches menées par des chiens renifleurs.
« Il est probable que les personnes portées disparues se trouvent encore sous les décombres, et malheureusement décédées », a déclaré Jean-Charles Jobart sur BFMTV. Le mari de la propriétaire, grièvement blessé, a été hospitalisé, tout comme quatre autres victimes, dont une en urgence absolue, mais sans pronostic vital engagé à ce stade.
Une enquête pour homicide involontaire et la piste accidentelle privilégiée
Le parquet d’Angoulême a ouvert une enquête de flagrance pour "homicide involontaire ou blessures involontaires contre X". Le vice-procureur Mathieu Auriol indique que l’origine accidentelle de l’incendie est à ce stade privilégiée, mais rien n’est encore exclu.
Le gîte en question avait fait l’objet d’un contrôle administratif il y a deux ans et était autorisé à recevoir moins de 16 personnes. Les enquêteurs devront déterminer si les normes de sécurité incendie ont été respectées, et si le bâtiment présentait des risques particuliers.
Une émotion nationale et un soutien gouvernemental en marche
Charlotte Parmentier Lecocq, ministre déléguée à l’Autonomie et au Handicap, s’est dite « bouleversée » et a annoncé se rendre sur place rapidement. Elle a salué l’action rapide des secours, mobilisés toute la nuit. Sur X (ex-Twitter), elle a exprimé son soutien aux victimes et à leurs familles :
« Toutes mes pensées vont aux victimes, à leurs proches, ainsi qu’aux habitants de Montmoreau. Les services de l’État sont pleinement mobilisés. »
L’incendie d’un gîte spécialisé pour personnes handicapées, au-delà de son caractère dramatique, soulève de nombreuses interrogations sur la sécurité de ces établissements, souvent isolés, parfois anciens, mais essentiels pour offrir des séjours adaptés à un public vulnérable.