Alors que le conflit Ukraine vs Russie entre dans sa troisième année, l’été 2025 est marqué par une reprise des discussions diplomatiques, sous l’impulsion de plusieurs puissances médiatrices et dans un contexte d’épuisement militaire croissant. Mais derrière les annonces prudentes de négociations, les lignes de fracture restent profondes.
Un cœur de désaccord inchangé
Les positions fondamentales des deux camps demeurent largement irréconciliables :
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La Russie réclame la reconnaissance de ses annexions territoriales (Crimée, Donetsk, Louhansk, Zaporijjia, Kherson), une neutralité permanente de l’Ukraine et un allègement progressif des sanctions.
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L’Ukraine exige le retrait complet des troupes russes, le retour de tous les prisonniers et enfants déportés, ainsi que des garanties de sécurité comparables à l’article 5 de l’OTAN.
Malgré plusieurs rounds exploratoires, dont certains organisés à Istanbul, les exigences minimales de chaque partie ne se croisent toujours pas.
Trois scénarios sur la table
Les diplomates discutent de trois schémas de sortie :
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Un armistice gelant les lignes actuelles, à la manière du modèle coréen, assorti de mécanismes de vérification.
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Accord en plusieurs étapes, débutant par des mesures humanitaires et économiques, avant les sujets territoriaux.
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Un accord global, jugé irréaliste tant que les objectifs stratégiques restent divergents.
L’option la plus réaliste semble être un gel du conflit, que Moscou pourrait instrumentaliser pour stabiliser ses gains et user le soutien occidental à Kyiv.
Le levier humanitaire comme point d’ancrage
Depuis mai 2025, plusieurs échanges massifs de prisonniers ont eu lieu sous médiation des Émirats arabes unis et du Qatar. Des enfants ukrainiens enlevés ont également été rendus à leurs familles, bien que de nombreux cas restent non résolus. Ces avancées concrètes sont les seuls signes tangibles d’une désescalade dans le conflit Ukraine vs Russie.
L’ombre des sanctions et de la reconstruction
Moscou exige une levée progressive des sanctions économiques et le retour de ses actifs gelés, évalués à plus de 300 milliards de dollars. Kyiv, de son côté, souhaite que ces fonds servent à financer la reconstruction de son pays.
Sur ce point, les Occidentaux sont divisés. Certains plaident pour un usage immédiat des fonds russes, d’autres redoutent les conséquences juridiques et géopolitiques de cette mesure sans précédent.
Genève en ligne de mire ?
La Suisse a annoncé être prête à accueillir un sommet de haut niveau, y compris avec Vladimir Poutine, à condition qu’une immunité temporaire soit garantie pour des pourparlers de paix. Cette décision controversée pourrait permettre une rencontre directe entre le président russe et Volodymyr Zelensky, si les conditions s’alignent.
Une diplomatie sous haute tension
Les États-Unis et plusieurs pays européens examinent actuellement un modèle de garanties de sécurité pour l’Ukraine, sans aller jusqu’à une adhésion formelle à l’OTAN. Ce compromis pourrait inclure des livraisons d’armes automatiques, des exercices conjoints, ou encore des bases temporaires.
Mais ces propositions divisent : Kyiv exige des engagements contraignants, tandis que Moscou les considère comme provocateurs.
Les lignes rouges des deux camps
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Kyiv : aucun abandon territorial, garanties exécutoires, retour des enfants et prisonniers.
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Moscou : maintien de ses gains, neutralité ukrainienne, levée partielle des sanctions.
Un risque de « fausse paix »
Des experts mettent en garde contre un accord prématuré qui entérinerait des annexions de facto sans garanties solides. Un tel « accord vite fait » pourrait créer un conflit gelé instable, tout en envoyant un signal dangereux aux puissances révisionnistes ailleurs dans le monde.
La diplomatie avance, mais la paix reste distante
En dépit de signes de réouverture diplomatique, aucun des paramètres fondamentaux du conflit Ukraine vs Russie n’a été résolu. La guerre continue sur le terrain, et chaque gain militaire rebat les cartes du dialogue. Les mois à venir seront déterminants : soit pour engager une vraie négociation, soit pour voir le conflit s’enliser encore dans la confrontation Ukraine vs Russie.