Pendant que le monde regardait ailleurs, l'Afrique a vibré, tremblé, espéré, souffert. De Conakry à Dakar, d'Abidjan à Rabat, le continent a vécu 48 heures qui résument toutes nos contradictions. Entre balles de rugby et balles réelles, entre élections et interdictions, voici le récap d'un weekend où l'Afrique était partout. Même quand on ne la voyait pas.
Les Springboks Écrasent les Bleus : L'Afrique Triomphe à Saint-Denis
Samedi 8 novembre, 21h10, Stade de France. 80 000 spectateurs. Une nation suspendue à un espoir de revanche. Deux ans après le quart de finale de la Coupe du Monde 2023, les Bleus voulaient leur scalp. Celui de l'Afrique du Sud, double championne du monde en titre.
Résultat final : France 17 - Afrique du Sud 32.
Les Springboks ont fait ce qu'ils font depuis des décennies : gagner. Quoi qu'il arrive. À 15 contre 14 pendant toute la seconde période (carton rouge à la mi-temps), les Sud-Africains ont étouffé les Français. Quatre essais à deux. Clinique. Impitoyable. Humiliant.
Damian Penaud a bien battu le record de Serge Blanco avec ses 40 essais en équipe de France. Magnifique. Mais ça n'a servi à rien. Parce que face aux Boks, les records individuels ne pèsent pas lourd. Ce qui compte, c'est la gagne. Et la gagne, c'est eux.
Le message est limpide : l'Afrique du Sud reste le maître. Pas seulement du rugby mondial. Mais de ce truc qu'on appelle la "mentalité de champion". Cette capacité à gagner même quand tout vous accable. À 14, à l'extérieur, sous pression. Ils gagnent quand même.
L'Afrique a humilié l'Europe à domicile. Et ça, ce n'est pas que du sport.
Coupe du Monde U-17 : Les Lionceaux Jouent Leur Avenir
Dimanche 9 novembre, au Qatar et en Indonésie, l'avenir du football africain se joue à 17 ans. Quatre nations africaines disputent leurs matchs décisifs : Tunisie, Maroc, Sénégal, Afrique du Sud.
Tunisie : Les Aigles de Carthage, portés par leur impressionnante victoire 6-0 contre les Fidji, affrontent la Belgique. Un match nul les qualifie. Une victoire les propulse. L'espoir est permis.
Sénégal : Les Lionceaux ont rugé avec un triomphe 5-0 contre les Émirats arabes unis. La jeunesse sénégalaise confirme ce qu'on sait déjà : le talent n'attend pas le nombre des années.
Maroc : Champions d'Afrique U17 en titre, les Lionceaux de l'Atlas vivent un cauchemar. Après avoir écrasé la Nouvelle-Calédonie 16-0, ils peinent à retrouver leur rythme. La pression du favori pèse lourd.
Afrique du Sud : Les Amajimbos ont brillé. Victoire 3-1 contre la Bolivie, nul 1-1 contre le Qatar. Avec quatre points, ils affrontent l'Italie dimanche. Un nul suffit. Emile Witbooi, deux buts en deux matchs, incarne cette génération dorée.
Sur les dix représentants africains dans ce Mondial à 48 équipes, le bilan reste mitigé. Mais une chose est sûre : l'Afrique forme les meilleurs jeunes du monde. Reste à savoir ce qu'elle en fait ensuite.
Mali : Fuyez, les Français !
Vendredi 7 novembre, le Quai d'Orsay a publié un communiqué qui en dit long : "La France recommande à ses ressortissants de quitter temporairement le Mali dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles."
Traduction : le Mali s'enfonce. Bamako est asphyxiée par un blocus djihadiste. Depuis septembre, le Groupe de soutien de l'islam et des musulmans (affilié à Al-Qaida) attaque systématiquement les camions-citernes venant du Sénégal et de la Côte d'Ivoire. Résultat : plus d'essence, plus de marchandises, plus d'espoir.
Le pays qui avait viré les Français en 2022, qui avait accueilli Wagner à bras ouverts, qui avait promis la souveraineté retrouvée, agonise lentement. Les djihadistes n'ont même pas besoin de prendre Bamako. Ils l'étranglent. Patiemment.
Et pendant ce temps, la junte malienne reste silencieuse. Parce qu'avouer l'échec, c'est reconnaître que le discours anti-français sonnait bien, mais ne suffisait pas à gouverner un pays rongé par le terrorisme.
Les Français qui restent encore au Mali savent ce que signifie cette "recommandation". C'est le dernier avertissement avant l'évacuation d'urgence. Avant que l'ambassade ne baisse le rideau. Avant que le Mali ne devienne officiellement un État fantôme.
Côte d'Ivoire : Quand l'Opposition Veut Marcher, le Pouvoir Dit Non
Samedi 8 novembre, l'opposition ivoirienne avait prévu une manifestation massive à Abidjan pour protester contre les violences entourant l'élection présidentielle du 25 octobre (Ouattara réélu avec plus de 91% des voix).
Le préfet de la région a dit non. Motif : interdiction de tout meeting ou rassemblement politique pendant deux mois, décrétée par le gouvernement.
La démocratie ivoirienne dans toute sa splendeur : on organise des élections, on gagne avec des scores nord-coréens, et on interdit à l'opposition de contester. Propre. Efficace. Anticonstitutionnel.
Le message du pouvoir est clair : vous avez perdu, taisez-vous, rentrez chez vous. La paix sociale par la force. La stabilité par le silence.
Mais l'histoire nous enseigne une vérité brutale : quand on empêche les gens de s'exprimer pacifiquement dans la rue, ils finissent par s'exprimer violemment. Pas aujourd'hui. Pas demain. Mais un jour.
Le Front Commun de l'opposition crie au "braquage électoral". Le gouvernement répond par les interdictions. Entre les deux, le peuple ivoirien attend. Et observe. Et se souvient de 2011.
Guinée : La Liste des Candidats Tombe
Samedi 8 novembre au soir, la Cour suprême de Guinée a publié la liste provisoire des candidats retenus pour l'élection présidentielle à venir.
Peu d'informations filtrent encore sur les noms retenus ou écartés. Mais dans un pays dirigé par une junte militaire depuis le coup d'État de septembre 2021, chaque élection devient un test de crédibilité.
La junte guinéenne avait promis une transition "rapide" vers le pouvoir civil. Quatre ans plus tard, on y est presque. Peut-être. Si tout se passe bien. Si les militaires acceptent de lâcher le pouvoir. Si les candidats gênants ne sont pas mystérieusement "inéligibles".
L'Afrique de l'Ouest est devenue le continent des promesses électorales. On annonce des scrutins. On publie des listes. On organise des campagnes. Et au final ? Le plus souvent, les uniformes restent au pouvoir.
Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger : la ceinture sahélienne s'est transformée en cimetière des transitions démocratiques.
Sénégal : Le PASTEF Organise un Meeting Géant (Parce qu'il Faut Bien)
Quand un parti politique organise un rassemblement pour nier les divisions, c'est généralement qu'il y a des divisions. L'exercice est classique. Rassembler les troupes. Afficher l'unité. Crier "nous sommes forts" très fort pour se convaincre qu'on l'est vraiment.
Le PASTEF de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a remporté la présidentielle en mars 2024 sur une vague d'espoir. "Le changement systémique", disaient-ils. "La rupture avec l'ancien système".
Huit mois plus tard, les premiers craquements. Normal. Gouverner, c'est plus difficile que promettre. Les attentes sont immenses. Les moyens limités. Les compromis nécessaires. Et les purs et durs du parti ont du mal à accepter que la réalité soit moins romantique que les discours de campagne.
Sénégal, dernier bastion démocratique de la sous-région, tiens bon. On compte sur toi.
RDC-Rwanda : Une "Nouvelle Étape" Vers la Paix (On a Déjà Entendu Ça)
Sous l'égide du Qatar, des États-Unis et de l'Union africaine, la RDC et le Rwanda ont "franchi une nouvelle étape vers la normalisation de leurs relations".
Combien d'étapes depuis 1996 ? Combien d'accords signés à Nairobi, Pretoria, Addis-Abeba, Luanda, Washington ? Combien de poignées de main devant les caméras avant que les milices ne reprennent les armes dans le Kivu ?
Le Rwanda soutient le M23. Kinshasa l'accuse. Kigali nie. Les civils meurent. Les minerais sortent. Les enfants-soldats se multiplient. Et le monde fait semblant de croire que cette fois, "c'est différent".
Non, ce n'est pas différent. Tant que les terres rares du Kivu vaudront des milliards, il y aura des milices. Tant qu'il y aura des milices, il y aura des massacres. Tant qu'il y aura des massacres, on signera des accords de paix.
C'est le cycle sans fin de l'Est congolais. Et aucune "nouvelle étape" ne changera ça sans volonté réelle des acteurs.
Achraf Hakimi : La Malédiction du Dernier Appel
Mardi 4 novembre (mais l'info a circulé tout le weekend), Achraf Hakimi s'est effondré lors de PSG - Bayern Munich. Blessure sérieuse. Inquiétude maximale.
Pourquoi cette info compte dans un récap africain ? Parce qu'Achraf Hakimi, c'est l'un des meilleurs joueurs africains. Et parce que la CAN 2025 approche. Au Maroc. Chez lui.
Le Maroc qui organise. Le Maroc qui rêve de gagner à domicile. Le Maroc qui compte sur son capitaine. Sauf que son capitaine pourrait être sur un lit d'hôpital pendant que ses coéquipiers soulèvent le trophée.
C'est la malédiction du footballeur africain. Tu brilles en Europe. Tu accumules les titres, les trophées, les récompenses individuelles. Mais quand vient le moment de servir ton pays, ton corps lâche. Ou ton club refuse de te libérer. Ou les circonstances conspirent contre toi.
Salah en 2022. Mané la même année. Maintenant Hakimi. L'Afrique produit les meilleurs, mais peine à les avoir au top quand ça compte.
CAF Awards : Rabat se Prépare
Le 19 novembre 2025, Rabat accueillera la cérémonie des CAF Awards. Les meilleurs joueurs, entraîneurs, clubs africains de l'année seront récompensés.
Treize buts d'anthologie rivalisent pour le titre de plus belle réalisation. Les nominations pour le joueur africain de l'année (masculin et féminin) ont été dévoilées.
Pendant quelques heures, l'Afrique se regardera dans le miroir et se dira : "On a du talent. On a de la classe. On peut rivaliser avec le monde entier."
Et c'est vrai. Le football africain n'a jamais été aussi fort. Nos clubs gagnent en Afrique et rêvent de la Coupe du Monde des clubs. Nos joueurs brillent à Manchester, Madrid, Paris. Nos sélections inquiètent l'Europe et l'Amérique du Sud.
Mais la question reste : pourquoi ne gagne-t-on pas la Coupe du Monde ? Pourquoi, avec tout ce talent, aucune équipe africaine n'a jamais dépassé les quarts de finale ?
Peut-être qu'un jour, les CAF Awards honoreront aussi les structures, les académies, les fédérations. Pas seulement les stars individuelles. Parce que gagner ensemble, c'est autre chose que briller seul.
Burkina Faso : Sankara Entre au Panthéon (Enfin)
Jeudi 6 novembre 2025, le Burkina Faso a organisé le premier cérémonial militaire d'hommage mensuel à Thomas Sankara.
Thomas Sankara. Le Che Guevara africain. L'homme qui a dirigé le Burkina Faso de 1983 à 1987. Quatre ans de révolution. Quatre ans de rêves fous. Quatre ans à dire "on peut être africain et digne, pauvre et fier, faible et libre".
Assassiné en 1987 par son frère d'armes Blaise Compaoré. Enterré dans une tombe anonyme. Oublié par les autorités. Mais jamais oublié par le peuple.
37 ans plus tard, la junte militaire burkinabè (oui, encore une junte) réhabilite Sankara. Pourquoi maintenant ? Parce que Sankara, c'est pratique. C'est un symbole de souveraineté, d'anti-impérialisme, de fierté africaine.
Toutes les juntes africaines adorent Sankara. Parce qu'elles peuvent se réclamer de son héritage sans en appliquer les principes. Sankara avait réduit les salaires des ministres. Les juntes d'aujourd'hui les multiplient. Sankara avait combattu la corruption. Les juntes d'aujourd'hui la nourrissent. Sankara était intègre. Les juntes... moins.
Mais bon, on honore Sankara. C'est déjà ça. Peut-être qu'à force de prononcer son nom, quelqu'un finira par lire ses discours. Et comprendre ce qu'il voulait vraiment.
Le weekend a commencé sous le signe de la fureur naturelle. Au Salvador, la terre a secoué ses habitants avec un séisme de magnitude 5,2 samedi soir à 19h49, épicentre près d'Usulután, à 44 km de profondeur. Pas de victimes majeures signalées, mais le rappel brutal que sous nos pieds, tout n'est jamais stable.
Au Brésil, c'est le ciel qui a frappé. Une tornade a déchiré Rio Bonito do Iguaçu dans le sud de l'État du Paraná, arrachant toits et vies au passage. Bilan provisoire : au moins six morts. Les pompiers militaires marchent encore parmi les décombres, cherchant des survivants dans ce qui était, quelques heures plus tôt, des maisons paisibles.
Et pendant que le Brésil compte ses morts, l'Iran compte ses gouttes d'eau. À Téhéran, la rivière Kan n'est plus qu'un mince filet. 10 millions d'habitants attendent les coupures d'eau périodiques annoncées samedi. La pire sécheresse depuis des décennies transforme la capitale persane en laboratoire de survie urbaine. Le changement climatique n'est pas une menace future. Il est là, maintenant, et il a soif.
Le Dragon Chinois Montre ses Dents (et son Porte-Avions)
Pendant que le monde regardait ailleurs, la Chine a mis en service le Fujian. Pas un bateau ordinaire : le premier porte-avions conventionnel au monde équipé d'un système de catapultes électromagnétiques. Un bond technologique qui place Pékin dans une ligue à part.
Le message est limpide : la mer de Chine appartient à qui la contrôle technologiquement. Et la Chine vient de monter d'un cran. Washington prend note. Taipei aussi. Le Pacifique sera-t-il encore pacifique longtemps ?
Ukraine : Le Donbass Saigne Toujours
À Pokrovsk, dans le Donbass occidental, les drones captent des images qui glacent le sang. Des rues dévastées. Des bâtiments éventrés. Des combats acharnés entre forces russes et ukrainiennes qui ne cessent jamais vraiment, même le weekend.
Sept attaques ukrainiennes repoussées dans la région de Grishino. Huit tentatives de percée au nord déjouées. Trois prisonniers. Les chiffres défilent, aseptisés, dans les communiqués officiels. Derrière chaque nombre, une vie. Une famille. Un rêve brisé.
Volodymyr Zelensky continue de réclamer des sanctions : "Nous avons besoin de sanctions pour priver la Russie de la possibilité de poursuivre la guerre." Pendant ce temps, en France, les pêcheurs bretons envoient de vieux filets de pêche pour que les Ukrainiens se protègent contre les drones russes. Solidarité bricolée. Guerre du XXIe siècle.
Gaza et Israël : L'Échange des Morts
Dimanche, Israël a confirmé avoir reçu une dépouille d'otage du Hamas. En échange, 15 corps de Palestiniens ont été rendus à Gaza. L'échange macabre continue. Les vivants négocient les morts. Les familles pleurent des deux côtés d'un mur invisible qui ne cesse de s'épaissir.
Un dernier au revoir au sergent israélo-américain Itay Chen, dont le corps est enfin rentré. Sur les routes de Gaza, un Palestinien tente de monter sur un camion en mouvement, route Salah al-Din, dans l'espoir dérisoire d'attraper un peu d'aide humanitaire. Deux images. Une même guerre. Des souffrances parallèles.
Paris : Quand la Culture Devient Champ de Bataille
À Paris, un concert de l'Orchestre philharmonique d'Israël a viré au chaos samedi soir. Des militants pro-Palestine ont fait irruption avec fumigènes et sirènes, semant la panique et forçant l'évacuation. Les autorités françaises dénoncent un acte antisémite et une attaque contre la liberté culturelle.
Mais les militants répondent : "Et Gaza ? Et la liberté de qui ?" Le conflit du Moyen-Orient ne reste plus au Moyen-Orient. Il explose dans les salles de concert européennes, transforme les espaces culturels en zones de confrontation. La musique, censée rassembler, devient otage de la politique.
Viktor Orbán à Washington : Le Dissident Européen Chez Trump
Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s'est rendu à la Maison Blanche pour s'entretenir avec Donald Trump. Une rencontre qui fait grincer des dents à Bruxelles.
Orbán, l'homme qui défie Bruxelles, qui refuse les migrants, qui danse avec Moscou et Pékin, trouve en Trump un allié naturel. Les deux hommes partagent une vision du monde : nationaliste, souverainiste, méfiante envers les institutions multilatérales.
L'Union européenne tremble. Si Trump revient au pouvoir en 2028 et qu'Orbán consolide son influence, l'architecture post-guerre froide pourrait voler en éclats. Le weekend n'était qu'une répétition.
Shein au BHV : La Polémique qui ne Passe Pas
Dimanche, le magazine "66 Minutes" sur M6 et "Sept à huit" sur TF1 ont tous deux consacré des reportages à Shein. Le géant chinois de la fast fashion ultra low-cost s'installe au BHV, le grand magasin emblématique du centre de Paris.
Une première mondiale. Un séisme commercial. Une polémique explosive.
D'un côté, Shein promet de "redorer son image" et de conquérir un public plus large. Donald Tang, le patron mondial, s'est confié en exclusivité : "Nous voulons être accessibles et responsables."
De l'autre, les ONG hurlent. Les conditions de travail en Chine. L'impact environnemental catastrophique. Les 7 000 nouveaux modèles par jour. La surconsommation érigée en modèle économique.
Le BHV, temple du commerce français depuis 1856, s'allie au symbole même de l'hyperconsommation mondialisée. Certains y voient un pragmatisme économique. D'autres, une trahison culturelle.
Et nous, consommateurs, on fait quoi ? On achète quand même, en se disant qu'on n'a pas le choix. Parce que Shein, c'est pas cher. Et que la fin du mois arrive vite.
Le Sport qui Console
Heureusement, il y a eu le foot pour nous distraire. Dimanche soir, Lyon affrontait le PSG en Ligue 1. Victoire de Paris 2-3. Les Parisiens maintiennent la pression sur les poursuivants.
En Espagne, le FC Barcelone a écrasé le Celta Vigo 2-4. Le Barça continue sa marche en avant, porté par une équipe jeune et affamée.
Des milliers de Français ont aussi regardé ces matchs, histoire de souffler. De penser à autre chose. À des passes décisives plutôt qu'à des drones kamikazes. À des buts plutôt qu'à des tornades.
Le sport, cette soupape de décompression collective. Ce moment où, pendant 90 minutes, on oublie que le monde brûle.
9 Novembre : La Mémoire qui Refuse de Mourir
Dimanche 9 novembre, c'était aussi la Journée internationale contre le fascisme, le racisme et l'antisémitisme. Une date qui commémore la Nuit de Cristal, le pogrom du 9 au 10 novembre 1938 en Allemagne et en Autriche.
Cette nuit-là, les nazis ont saccagé des centaines de magasins, cafés et synagogues juifs. 90 personnes tuées. 30 000 déportées dans des camps. Le prélude à la Shoah. Six millions de morts plus tard.
87 ans après, des commémorations ont eu lieu dans le monde entier. Place de la République à Paris, on a invité les gens à déposer une fleur, une bougie, un dessin. Pour ne pas oublier.
Mais en 2025, l'antisémitisme est de retour. Le racisme aussi. Le fascisme se déguise en populisme, en souverainisme, en "défense de l'identité". Les mots changent. La haine reste.
Paris Allume Noël (Déjà)
Et pour finir le weekend sur une note plus légère (ou plus cynique, selon le point de vue), Paris a lancé ses illuminations de Noël. Le Printemps Haussmann a inauguré ses vitrines spécial New York samedi, en présence de Diane Kruger.
Des chiens qui traversent Manhattan. Une patinoire gratuite au 7e étage. L'esprit du Rockefeller Center importé boulevard Haussmann. Du 8 novembre 2025 au 4 janvier 2026, Paris fera semblant d'être New York pour vendre des cadeaux.
Pendant ce temps, à Téhéran, ils coupent l'eau. À Gaza, ils meurent de faim. À Pokrovsk, ils se tirent dessus.
Mais Paris allume des guirlandes. Parce que Noël approche. Parce que le commerce ne s'arrête jamais. Parce qu'il faut bien continuer à vivre, même quand le monde s'effondre ailleurs.