Plus de cinquante civils ont été kidnappés cette semaine par des hommes armés dans un village de l'État de Zamfara, au nord-ouest du Nigeria, illustrant l'aggravation de la crise sécuritaire dans cette région.
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Un nouveau drame dans une région meurtrie
L'attaque s'est déroulée dans le village de Sabon Garin Damri, où des groupes criminels armés, localement appelés "bandits", ont procédé à un enlèvement de masse touchant plus de 50 personnes. Cette opération s'inscrit dans une série d'incidents tragiques qui frappent régulièrement l'État de Zamfara.
L'État de Zamfara est devenu l'épicentre d'une vague de kidnappings sans précédent. La région du nord-ouest nigérian fait face à une industrie criminelle organisée qui prospère grâce aux rançons versées par les familles et les communautés locales.
Une escalade meurtrière récente
Les semaines précédentes ont été marquées par une série de tragédies particulièrement choquantes. Le mois dernier, 33 personnes qui avaient été kidnappées en février ont été exécutées par leurs ravisseurs, malgré le versement d'une rançon de 33 700 dollars. Parmi les victimes se trouvaient trois bébés décédés en captivité.
Dans un autre incident récent, 38 habitants du village de Banga ont été tués après que les familles aient pourtant versé 50 millions de nairas (environ 28 millions de francs CFA) de rançon aux criminels.
Un défi sécuritaire national
Ces enlèvements illustrent les défis majeurs auxquels fait face le Nigeria en matière de sécurité. Le pays doit simultanément lutter contre plusieurs groupes armés :
- Les "bandits" du nord-ouest, motivés principalement par l'appât du gain
- Les groupes jihadistes comme Boko Haram dans le nord-est
- Diverses milices et groupes criminels dans d'autres régions
L'industrie du kidnapping contre rançon s'est développée de manière exponentielle, avec des gangs criminels qui étendent leurs activités à travers tout le pays. Cette criminalité organisée bénéficie de la faiblesse des forces de sécurité dans certaines zones reculées et de la pauvreté qui pousse certains individus vers ces activités lucratives.
Des communautés abandonnées à leur sort
Les populations rurales de l'État de Zamfara vivent dans un climat de terreur permanente. Les activités agricoles, base de l'économie locale, sont gravement perturbées par l'insécurité. De nombreux villages ont été désertés par leurs habitants, fuyant vers des zones plus sûres.
Les autorités nigérianes multiplient les opérations militaires, mais peinent à endiguer durablement le phénomène. La géographie de la région, avec ses vastes étendues forestières, facilite les mouvements des groupes armés et complique les interventions des forces de l'ordre.
Un enjeu régional
Cette crise dépasse les frontières nigérianes et affecte l'ensemble de la sous-région ouest-africaine. Les groupes criminels profitent de la porosité des frontières avec le Niger, le Tchad et le Cameroun pour échapper aux forces de sécurité.
La communauté internationale surveille avec inquiétude l'évolution de la situation, craignant que l'instabilité ne se propage davantage dans une région déjà fragilisée par de multiples crises sécuritaires.
Article publié le 4 août 2025